Thème majeur de l’histoire de l’art, le végétal se trouve depuis plusieurs décennies absent des champs de la création. Biomorphistes, Ruma exerce sa recherche esthétique et artistique à mi-chemin entre l’abstraction et la figuration. Dans sa pratique, il reproduit à l’infini les formes de la plante en mouvement. Il cherche dans cette représentation à transcrire le phénomène de développement du vivant dans la matière. Par cette expérience, il tente de se rapprocher de la source de vie intarissable qui se manifeste dans toute chose. Volonté de puissance nietzschéenne, elle est la force qui permet à la plante inscrite dans la fente de l’asphalte de croître et de persister dans son être. Il invite ainsi l’humain à regarder à ses pieds l’insignifiant, à se laisser emporter par la poésie du temps qui passe, à contempler la fragilité de la chair immobile et à prendre l’état de cette vibrante existence.